Dans une correspondance le 11 janvier dernier, le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, demande aux gouverneurs de « réactiver, jusqu’à nouvel avis, le dispositif d’interdiction de la réexportation » du riz pour des raisons de « sécurité alimentaire interne ». La mesure, apprend-on, participe des actions du gouvernement dans le cadre des efforts pour assurer la disponibilité de ce produit alimentaire essentiel dans l’alimentation des populations. Ce, dans « le contexte actuel de faible disponibilité du riz sur le marché international et du renchérissement concomitant des prix à l’importation », écrit Luc Magloire Mbarga Atangana.
À l’analyse, le gouvernement veut éviter toute pénurie de riz face à la suspension des exportations par l’Inde, qui réalise à elle seule plus de 40% des exportations mondiales de céréales, et les manœuvres dolosives de certains commerçants camerounais susceptibles de perturber la disponibilité de ce produit alimentaire dans les marchés. Le 5 décembre dernier, Luc Magloire Mbarga Atangana annonçait avoir reçu le responsable Afrique de Amir Chand Jagdish Kumar Export Ltd, une société indienne spécialisée dans la production, la transformation et la commercialisation du riz indien. Celle-ci se proposait de faciliter, à des prix compétitifs, l’acheminement de 190 000 tonnes de riz blanc non basmati autorisées par l’Inde au profit du Cameroun. Le Mincommerce déclarait alors que cette livraison équivaut « à près de quatre mois de consommation locale » et devrait « garantir la couverture du marché ». Pour l’heure, l’on ignore si cette cargaison est déjà arrivée, le ministère n’ayant pas officiellement communiqué dessus.
Selon l’Institut national de la statistique (INS), d’importantes cargaisons de riz, pourtant importées pour la consommation locale, sont frauduleusement réexportées vers d’autres pays. En effet, le riz importé par les commerçants camerounais sert aussi à alimenter les circuits de contrebande vers le Nigeria, pays voisin dans lequel cette céréale est surtaxée, pour encourager la production locale. Le Gabon et la Guinée équatoriale, en raison des prix attractifs dans les marchés, sont également cités parmi les réceptacles du riz réexporté par les opérateurs économiques camerounais. En 2019, l’INS estimait que 332 300 tonnes de riz ont été réexportées vers les pays voisins par les commerçants camerounais. Des réexportations qui « se chiffreraient à environ 87 milliards de FCFA », alors que le Cameroun peine à satisfaire la demande nationale estimée à 576 949 tonnes par an avec une production annuelle tournant autour de 150 000 tonnes.
Source: Investir au Cameroun
Recent news
Lancement du marché coopératif des PME dans la Région du Nord
L’Antenne Régionale du Conseil National des Chargeurs du Cameroun (CNCC) du Nord a participé...
FIMEX : Poursuite des concertations sur les difficultés d’inscription
Le Conseil National des Chargeurs du Cameroun (CNCC) a tenu, ce mardi 12 août 2025 à Douala, une nouvelle réunion de concertation...
IATF 2025 : Le CNCC lance la sélection des PME qu’il accompagnera à Alger
Dans le cadre des préparatifs de la Foire Intra-Africaine du Commerce (IATF 2025) prévu du 04 au 10 septembre...