CONSEIL NATIONAL DES
CHARGEURS DU CAMEROUN

Le 4 avril 2024, le ministre des Forêts, Jules Doret Ndongo (photo), a signé un arrêté interdisant l’exportation sous forme de grumes de 76 essences de bois. « Conformément aux décisions issues des récents travaux du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale, tenus à Bangui le 23 février 2024, l’entrée en vigueur de la décision sous-régionale est fixée au 1er janvier 2028. Dans l’intervalle, le ministre poursuivra la réduction du nombre d’essences de promotion et l’élargissement concomitant de la liste des essences interdites de sortie. L’objectif étant de minimiser les impacts négatifs de la baisse ponctuelle des recettes consécutive à l’implémentation de ladite décision et de tabler résolument sur les avantages économiques et financiers qu’induit la transformation », explique le ministre Doret Ndongo dans un communiqué accompagnant son arrêté.

 

En effet, réunis le 23 févier 2024 dans la capitale de la République centrafricaine, les ministres en charge des forêts de la Cemac et de la RD Congo ont pris la résolution d’interdire, à compter du 1er janvier 2028, toutes les exportations des bois en grumes. Mais, précise le communiqué final ayant sanctionné les travaux de Bangui, les pays concernés doivent entamer la mise en œuvre progressive de cette mesure d’interdiction à compter du 1er janvier 2025. Huit mois plus tôt, le Cameroun, lui, vient d’enclencher le processus, avec l’interdiction de l’exportation de 76 essences. À en croire le ministre des Forêts, la liste des essences interdites d’exportation devrait progressivement s’allonger au fil des années.

 

Le gouvernement camerounais monte ainsi davantage en régime dans la promotion de la 2e transformation du bois. En effet, depuis 7 ans, l’État du Cameroun a entrepris de décourager les exportations des grumes et des sciages issus de la première transformation, à travers des relèvements successifs des droits de sortie. C’est ainsi que sur la période de 6 ans allant de 2017 à 2023, le droit de sortie des grumes est passé d’un taux de 17,5% à 60%. Ces revalorisations successives correspondent à une hausse globale de la taxation des exportations des grumes de 343% en valeur relative. Dans la loi de finances 2024, ce droit de sortie des grumes a été à nouveau revalorisé, passant de 60% à 75% de la valeur FOB de l’essence. Sur le même registre, le droit de sortie des sciages a crû de 165% entre 2016 et 2023, selon les propres calculs des forestiers.

 

Cette surtaxation porte d’ores et déjà ses fruits, dans la mesure où les exportations des grumes deviennent résiduelles dans les cargaisons de bois expédiées par le Cameroun vers le marché international. En 2022, par exemple, révèlent les données de l’Institut national de la statistique (INS), seulement 746 m3 de grumes ont été exportés, sur une cargaison globale de 1,7 million de m3 de bois vendus à l’international par le Cameroun. Ces expéditions des grumes ont d’ailleurs chuté de 22% cette année-là, puisqu’elles se situent à 958,3 m3 en 2021, selon l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun.

 

Cette chute des exportations des grumes est cependant synonyme de pertes de recettes d’exportation pour le pays. C’est d’ailleurs cette psychose de la perte des recettes, qui a amené les autorités de la Cemac à différer à 2028 l’entrée en vigueur de l’interdiction des exportations des grumes, initialement prévue pour le 1er janvier 2022, puis repoussée dans un premier temps au 1er janvier 2023. À en croire les estimations de la commission de la Cemac, l’entrée en vigueur de l’interdiction des exportations des grumes devrait faire perdre au Cameroun des recettes d’environ 80 milliards de FCFA chaque année. Une enveloppe qui, selon les défenseurs de la mesure d’interdiction, devrait progressivement être compensée par les retombées économiques (recettes fiscales, emplois directs et indirects, création de la plus-value) de la transformation locale du bois, que le Cameroun encourage depuis quelques années, à coups d’exonérations des droits et taxes sur les équipements y afférents.

 

Source: Investir au Cameroun

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